Le buste de Lamartine que l'on voit sur le mur de l'Hôtel de Ville de Bergues fut créé par David d'Angers, celui-là même qui sculpta la statue de Jean Bart à Dunkerque.
Il en existe plusieurs copies en marbre et en bronze.
Davis d'Angers n'a pas connu Jean Bart et a donc interprété sa physionomie, alors qu'étant grand ami d'Alphonse de Lamartine, sa représentation en marbre doit donc être très proche de la réalité. Il réalisa d'ailleurs le buste, du vivant du poète, en 1830.
Ce buste fut inauguré en septembre 1913 lors des trois jours des Fêtes Lamartiniennes en présence du Président de la République Paul Deschanel. Ces fêtes furent organisées pour commémorer les 80 ans de l'élection de Lamartine en tant que député de Bergues en 1833.
Sur cette photo, on voit l'académicien Louis Barthou photographié dans sa bibliothèque, devant le buste en marbre de Lamartine, identique à celui de Bergues.
L'écrivain fit don, par testament, de ce buste à l'Académie française. Il fut placé sur la cheminée de la salle des séances près de celui de Victor Hugo réalisé par le même sculpteur.
Cette année, nous commémorons les 150 ans de son décès qui eut lieu le 28 février 1869.
Le 24 février 2019, était vendu à la bourse multi collections d'Hondschoote en vente anticipée un timbre à l'effigie de Lamartine. Rappelons qu'Hondschoote était la ville voisine de Bergues où habitait sa sœur Mme de Coppens et où se rendait souvent.
Quel rapport y-a-t-il entre ce personnage...
...et celui-ci...
En effet, Alfred Poussin a posé pour représenter Saint Eloi.
La preuve, ce petit quatrain qu'on trouve dans le recueil de poèmes"Versiculets"de ce poète:
"Je suis poète, et ma statue
Est à Dunkerque, en Saint-Eloi.
Vous qui priez, l'âme abattue
A ses genoux, pensez à moi !"
En effet c'est un poète bohème, sans le sou, qui erre dans les rues.
Il connait quand même l'honneur d'être publié deux ans avant Verlaine.
A ce dernier à qui il dédicace son livre, il écrit "A vous mon cher Verlaine de la part d'un tout petit poussin".
Ils sont compagnons de beuverie, amateur de fines bouteilles. Il dit "J'étais prisonnier dans la rue".
Il meurt de phtisie en 1901.
Il n'est sûrement jamais venu à Dunkerque mais comme il avait une allure assez distinguée, grand et élancé, le sculpteur l'a choisi. Sans doute pendant ce temps, était-il au chaud et a-t-il gagné quelques sous !
Quand on passe sous le porche de l'église saint-Eloi à Dunkerque, et que le saint semble au-dessus bénir le passant, nul ne se doute que c'est un ivrogne sans domicile, qui faillit même un jour où il avait trop bu, être assassin, qui le représente!
Alors qu'en 2019, nous allons célébrer les 150 ans de la mort d'Alphonse de Lamartine, voici une anecdote qui concerne Dunkerque.
En 1835, le poète prit part à la création d'une oeuvre qui lui touchait à cœur. Il s'agissait de la fondation d'une salle d'asile, sur une idée de Benjamin Morel.
Le 8 avril 1835, Benjamin Morel organisa, à Dunkerque, pour réunir les fonds nécessaires à cette entreprise, un concert ainsi qu'une loterie dont le tirage eut lieu le 6 juin. Les lots étaient magnifiques. Un lot fut envoyé par la reine Marie-Amélie, des tableaux furent aussi offerts. Lamartine était présent à Dunkerque lors cette tombola. Il offrit comme lot un exemplaire de son ouvrage "Voyage en Orient".
Une seconde salle d'asile fut installée par Madame Dupouy, épouse de l'ancien député Etienne Dupouy, collègue de Lamartine. Mme Dupouy était la fille du général comte Corbineau et veuve en premières noces de M Bourdon, fondateur de la plus grande maison de commerce de Dunkerque.
Lamartine, sans la nommer, lui dédia le poème suivant:
A MADAME***
QUI FONDAIT UNE SALLE D'ASILE
Les lionceaux ont des asiles,
Les oiseaux du ciel ont des nids:
Les pauvres mères de nos villes
N'ont point de toits pour leurs petits !
Oh ! rouvrez-leur des bras de mère,
Donnez leur le lait et le pain,
Et gardez de la graine amère
Le van qui leur épand le grain !
Et vous venez, timide enfance,
Bénissez Dieu sur leurs genoux;
Jamais sa tendre Providence
Ne sourit sous des traits plus doux.
12 juin 1836
Mais Lamartine n'avait pas toujours été aussi tendre avec les Dunkerquois.
En 1831, alors qu'il s'attendait à être élu député du Nord, et que pour lui, c'était gagné d'avance, ses adversaires le combattirent à la dernière minute. Ils décidèrent "l'ancien député à leur prêter son nom pour me combattre, déclare-t-il. Il l'a platement fait et s'est présenté. Ils ont imprimé des horreurs, ils ont fait venir toute la populace de Dunkerque et des environs à Bergues; ils ont inondé la campagne d'émissaires, annoncé un pillage et la mort même à mes partisans" écrit-il dans un courrier envoyé d'Hondschoote par Bergues le 6 juillet 1831 à son ami M. le comte de Virieu.
La pollution au port de Dunkerque avait inspiré à Gratienne Denière-Soyez un sonnet intitulé: "La sombre colonnade...", qui fut publié dans le recueil "Aux hasards du Destin"
La sombre colonnade en la ville posée
Crache péniblement des fleuves de poison.
Sous l'azur transmué par ses avalaisons
La Nature se meurt, d'effluves écrasée.
Ce fatras monstrueux, cette nue embrasée
Qui moule lentement de mornes horizons,
Cet amas moutonneux fait de grises toisons
S'éparpille dans l'air provoquant la nausée.
Rouilles des tortillons, rutile aux serpentins,
Nickel, vapeurs de plomb, jais, volutes d'étains,
Soufre, chrome, cobalt, vrilles, brume traîtresse,
O ! lourds panaches d'ors, de cuivres et de fer
Nés des feux de Satan, parsemant la détresse !
Sommes-nous donc damnés pour vivre un tel enfer ?
Plus de vingt-cinq ans après, ce poème reste d'actualité. Les deux photos qui illustrent cet article ont été prises ce matin, 21 juillet 2018:
J'en ai marre ! Ceux qui copient et s'approprient mes articles, jeux, coloriages, photos, etc. sont priés de mettre un lien vers mon blog. Merci à tous ceux qui le font déjà.
Ce 3 mars 2018 débute le 20ème Printemps des Poètes. Le thème national est "L'Ardeur".
Pour illustrer ce thème, j'ai choisi quelques extraits du livre "Dunkerque" écrit par Gratienne Denière-Soyez. L'auteur décrit en alexandrins la grande aventure des pêcheurs à l'Islande dunkerquois au XIXe siècle. Dans ce pénible métier, il fallait beaucoup de courage et d' ardeur de la part de tous.
" De "Dunekerque" encore quelques sinistres pages !
Suivons sur l'Océan ces hardis équipages
Qui partageant repas sordides et grabats
Audacieusement menaient rudes combats
Bravant les éléments et les houles sournoises
Qui leur portaient querelle et leur recherchaient noises.
Bon gré, mal gré peinant pour pêcher le poisson
Comme ils étaient heureux devant l'ample moisson
Qu'il fallait payer cher, des plus durs sacrifices,
L'Océan prodiguant, large, ses maléfices,
Mais le pays d'Islande était mystérieux:
Un sol de roc moussu, un volcan furieux,
Nébuleux, des geysers tels des feux d'artifices,
Des contrastes frappants, des fjords pleins de malices,
Autant de guet-apens pointant de chaque écueil,
Et l'Islande accordait un bien sinistre accueil.
L'Océan, de tout cœur, se faisait le complice
Pour transformer leur vie en éternel supplice."
...
"Déjà les officiers, les mousses, les novices
Dès l'aube ont embarqué pour différents services;
Tonneliers, charpentiers, voiliers , gréeurs actifs
S'adonnent ardemment à ces préparatifs
Afin de déhaler le navire au plus vite
Car le bon vent qui souffle au long voyage invite,
Le capitaine a fait hisser le pavillon,
Du beffroi l'on entend tinter le carillon"
...
"Mais l'on est courageux, et quelque peu frondeur
Et face à cette tâche on se sent plein d'ardeur"...
Il y a quinze jours, nous avons eu le plaisir d'être membres du jury du concours de diction pour le secteur de Cappelle-la-Grande organisé par les DDEN (Délégués Départementaux de l'Education Nationale) et l'AMOPA (Association des Membres de l'Ordre des Palmes Académiques).
A Armbouts-Cappel, nous avons écouté la grande section de maternelle pour ce secteur. C'était d'une grande qualité et nous avons constaté que les petits déclamateurs n'étaient pas troublés et connaissaient leur texte (pas toujours facile) par coeur.
Hier, nous étions invitées à la finale de tous les secteurs du Dunkerquois à l'école Lamartine de Bergues.
Après avoit tous été auditionnés par les membres des jurys suivant leur niveau, le premier de chaque section a été invité à réciter son poème devant l'ensemble des parents. La salle était comble comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous:
Les enfants furent très applaudis et le méritaient bien ! Leur prestation relevait presque du professionnalisme et certains des textes étaient très émouvants.
Chacun des participants reçut un diplôme et beaucoup d'entre eux eurent en plus un livre offert par les DDEN-AMOPA et par nous-mêmes.